Questions du débat

Je reprend les deux questions que j'ai posé pour les retardataires qui aimeraient y réagir :

1) Pour ou contre le travail à la maison ?

2) Pensez-vous qu'une étude dirigée par des professeurs, obligatoires pour tous, et uniquement centrée sur les devoirs à faire (et non sur la "pédagogie de soutien" qu'évoque Meirieu dans le document 2) serait la solution pour lutter contre l'échec scolaire (dû en majorité au manque de travail personnel de l'élève) ?

Adrien, je laisse encore un peu de temps pour ceux qui n'ont pas répondu et ont peut-être des choses à dire...

J’enchaîne avec une nouvelle question car il fallait aussi parler du soucis copier-coller:

3) Intégrer les recherches sur internet au collège est-il judicieux ? Comment lutter contre ce problème ?...

Merci encore à tous pour vos réponses !!

POUR! C'est nécessaire, à la fois pour que les élèves s'entrainent à la leçon qu'ils sont en train d'étudier. Cela permet aussi de gagner du temps pendant les cours: n'avoir que les exercices à corriger, sans prendre le temps de les faire faire aux élèves est pas mal, et peut permettre de plus s'attarder sur les problèmes qu'on eu les élèves sur certains exercices. Et dernière chose, cela apprend aux élèves à travailler chez eux, à ne pas s'habituer à rentrer chez eux et à ne rien faire... habitude qui leur servira forcément dans leurs études supérieures!

Au collège-lycée, savoir travailler à la maison est un apprentissage nécessaire, MAIS…

Voilà ce que j’ai pu observer :

1. Apprendre une leçon seul face à sa feuille est TRES difficile. Les enfants qui ne sont pas soit très structurés, soit aidés n’y arrivent pas.
Alors on peut imaginer pourquoi les profs se plaignent que « les élèves ne travaillent pas » : ado qui a une peine de coeur, dont les parents se disputent, qui est tout le temps seul, qui n'arrive pas à voir un but aux apprentissages scolaires,… on arrive vite à la majorité des élèves.
Si le fait de retenir quelque chose de son année dépend uniquement des apprentissages seul le soir à la maison, alors effectivement certains élèves n’auront jamais aucune chance.
Histoire vraie : une élève de 4ème, en conseil de discipline, très faible dans toutes les disciplines. Les profs lui assénant qu’elle ne travaillait pas. Après un moment de discussion, on a fini par comprendre qu’elle passait des heures face à ses cahiers… Mais situation familiale très compliquée, elle était tout le temps seule, elle ne retenait rien. Et se sentait d’autant plus bonne à rien que tout le monde lui disait qu’elle ne faisait rien.
2. Faire des exercices seul est possible : il suffit de dégager du temps, et on VOIT le travail accompli. On peut se dire « j’ai fait mon travail », c’est vérifiable par les parents ou l’enseignant. Une structure d’aide –soutien, parrainage,…- peut assez facilement y aider/ y obliger les plus fragiles
3. On retient mieux une information qu’on est allé chercher, qu’une information donnée « ex cathedra » par un prof

Ma ccl :
- Ne pas négliger la DIFFICULTE d’apprendre, et le fait qu’un enfant peut avoir travaillé, et que la restitution en cours soit nulle.
- L’enseignant doit se donner les moyens de vérifier en cours si les élèves ont vraiment compris (petites interros en fin de cours, questions orales, grande attention portée à l’attitude des élèves)
- Il est préférable que les travaux à faire à la maison comportent une trace écrite : en HG, répondre à des questions sur le cours /…
- Les recherches à faire à la maison sont souhaitables, mais internet n’est pas incontournable, surtout chez les plus jeunes : il y a aussi le dictionnaire, ou le manuel.
Pour éviter le copié-collé : exiger une réponse manuscrite de 5 lignes maximum.

Bonjour à tous !


Effectivement revenons à la question initiale. Pour ma part, je pense que les devoirs à la maison sont inévitables pour l’apprentissage et l’assimilation d’une notion. Au delà des devoirs oraux où l’on apprend des cours ou encore on fait des exercices à l’oral, je pense que des travaux écrits sont parfois nécessaires: les éventuels DM qui peuvent être faits chez soi, … Mais il faut que se soient des exercices d’entrainement, pas nécessairement notés (car après se pose le problème de l’égalité des élèves car certains peuvent avoir de l’aide chez eux et d’autres pas), et pas non plus en trop grande quantité. Dans tous les cas, je pense qu’il faut que le travail à la maison soit utile et réutilisé par la suite (corrigé en classe …).


Voilà mon point de vue sur le sujet !


Bonne soirée


Louise

Je ne suis pas certaine que le principe de l’étude obligatoire pour tous, même si elle est tournée vers les devoirs à faire à la maison, soit une bonne chose. Je m’explique: si tous les élèves doivent rester en cours, le professeur a encore 30 élèves devant lui, et il ne peut pas aider les 30. Ceux qui n’ont pas besoin d’être ainsi encadrés voient, je pense, cette étude obligatoire comme une contrainte car ils ne sont pas libres de gérer leurs devoirs comme ils le souhaitent. En revanche, pour ceux qui en ont vraiment besoin, alors là effectivement une étude après les cours centrée sur les devoirs serait vraiment une bonne chose car elle permettrait de donner un cadre et des aides à ceux qui n’en ont pas chez eux (mais cela n’est possible, à mon sens, qu’en groupe restreint)…


Louise

Je suis d'accord avec Louise. Je pense que les devoirs à la maison sont nécessaire pour un meilleur apprentissage et pour aussi être plus à l'aise en cours. Ils sont bénéfiques à la fois pour les élèves et le professeur ( le temps de classe est plus intéressant lorsque les élèves ont tous travaillé sur un sujet et donc se sentent plus concernés. Cela peut faciliter les échanges). Cependant, il ne faut pas que le travail soit trop long et qu'il soit noté (à cause des inégalités dont on a parlé). Le cours ne doit pas non plus se résumer à une correction des devoirs demandé par le professeur (j'ai assisté en stage à de nombreux cours qui se limitent à la correction des devoirs donnés la veille...)
J'ai trouvé l'intervention d'Emmanuelle particulièrement intéressante car encore maintenant, on peut être confronté à ses situations (problèmes à la maison, problèmes sentimentaux...) qui nous empêchent de nous mettre au travail à la maison pour l'apprentissage des leçons par exemple, donc il ne faut pas que le devoir à la maison remplace le travail fait en cours.

Je ne pense pas qu'une étude obligatoire serait bénéfique car partant du principe qu'elle est obligatoire, les élèves qui ne sont pas motivés en classe ou à la maison ne le seraient pas plus lors de l'étude (qui est en quelque sorte un prolongement de la classe). De plus, je pense qu'il est important d'apprendre à travailler en dehors du cadre de la classe et donc l'étude ne les aiderait pas à apprendre cela.

Les devoirs sur internet peuvent être envisagés puisque même dans le supérieur on utilise internet. Il faut que l'élève commence à se familiariser avec les recherches internet. Pour éviter le copier coller , le maitre devrait insister sur un réel effort de reformulation .

Merci d'avoir prit le temps de répondre aux 3 questions !
Si je résume, vous êtes dans l'ensemble:
- pour les devoirs mais dans la limite du raisonnable (et sans notations)
- contre l'étude dirigée obligatoire, mais pour ceux qui sont tellement motivés
- pour les devoirs sur internet, seulement si la méthodologie a bien été expliquée ultérieurement et que le travail demandé reste léger. Voir cela comme une préparation au lycée et aux études supérieures en somme...

Y'a t-il des personnes qui aimeraient justement rajouter des éléments de réponses ?

Désolée d'avoir mît du temps à répondre mais je travaille en fin de semaine...
Bon week end à tous !