Débat autour des inégalités filles/garçons.

Bonsoir à tous.

Voici l'espace de débat, basé sur la question suivante :
Quelles suggestions feriez-vous à des enseignants et à des élèves afin qu'ils puissent questionner, et éventuellement remettre en cause, leurs stéréotypes et leurs conceptions inégalitaires des filles et des garçons, et sous quelles formes ?

Pour vous aider à argumenter, les documents que je vous ai envoyés, ainsi que les questions associées :
- Considérant le premier document sans analyse préalable et sans lire les autres, quelles différences pouvez-vous établir entre filles et garçons ? Toujours sans analyse ni lecture supplémentaire, y a-t-il selon vous des facteurs explicatifs aux écarts de chiffres observés ?
- À la lecture du deuxième document, que pensez-vous du rôle des institutions scolaires dans la répétition des schémas inégalitaires ? Quelle part peuvent y prendre les élèves ?
- Les documents 3 et 4 proposent des idées pour faire reculer les inégalités qui concernent les garçons et les filles. Qu'en pensez-vous ? Ces idées vous paraissent-elles bénéfiques ou au contraire inefficaces, voire nocives, ou bien inutiles ?
Vous seront certainement utiles.

Merci d'avance à tous !

Pour la première question: en regardant le document 1, le tableau montre clairement que les filles s'orientent davantage dans des filières littéraires et les graçons dans des filières scientifiques (seulement 5% de garçons en série S ! contre 18% chez les filles). Quels facteurs explicatifs ? Selon ce que j'avais entendu dire, les garçons s'en sortent mieux dans l'enseignement supérieur que les filles et inversement dans les petites classes. Et aussi, ces chiffres sont révélateurs des stéréotypes tels que les filles en L et les garçons en S, de la même manière que le "schéma" les femmes s'occupent des enfants et les hommes du jardin à l'extérieur.

L'école contribue à le répétition des schémas inégalitaires dans une certaine mesure, je pense que cela dépend des professeurs et des programmes. J'ai eu l'occasion de voir un renversement de ces stéréotypes dans des cours d'EPS en primaire (les garçons devaient faire de la corde à sauter et les filles devaient jouer au football) et en secondaire (tout le monde devait faire de la danse et les garçons au début réticents se sont pris au jeu au bout de quelques séances pour concurrencer les "enchaînements" des filles).

Mais pour moi, la famille joue un rôle essentiel: si les enfants voient maman faire la cuisine, le ménage, s'occuper d'eux et papa qui conduit la voiture, la lave et tond le gazon, forcément ils enregistrent inconsciemment ces schémas et peuvent avoir tendance à les reproduire (ou les "cloner" pour reprendre l'expression du duocument) si par ailleurs on ne dément pas ces schémas. Il faut qu'il y ait une prise de conscience pour pouvoir agir.

Personnellement, et pour certains qui ont suivit l'UE "littérature de jeunesse" au semestre dernier, ce thème me fait penser au livre Julie qui avait une ombre de garçon de Christian Bruel (2009). Ce livre lutte justement contre les stéréotypes. (Julie est un garçon manqué et elle doute de son identité). Donc l'institution en choisissant des manuels précis et les professeurs en faisant lire certains livres peuvent faire bouger les moeurs.

Enfin, concernant les solutions envisgeables pour ma part je privilégirais les groupes mixtes. Lors d'un stage j'ai pu constater qu'une moitié du groupe était parti en bilbiothèque et les élèves restant étaient quasiment tous des graçons. Cela a créé un problème car la petite fille s'est sentie seule et s'est mise à pleurer car trop loin de ses copines et en plus le travail consistait à reproduire des fleurs présentes dans des magazines à l'encre de chine. Résultat: les garçons n'étaient pas motivés car ils consideraient les fleurs comme "un truc de fille".
Etudier l'histoire des femmes comme dit dans le document me paraît une bonne idée si l'on constate que dans la classe les élèves ont trop de stéréotypes en tête, il faut voir en fonction du goupe classe.

Pour finir, je dirais donc qu'il est possible de changer ces inégalités filles/garçons dans la mesure où tout le cadre d'enseignement est "volontariste" (les auteurs de livres commes les personnes éloborent les programmes ou les choix des professeurs) mais cela ne s'effecutera pas du jour au lendemain on s'en doute.

Je vous remercie tous les deux de vos avis, étayés et développés. J'ai bien peur qu'ils soient les seuls, mais cela montre que les opinions sur cette question sont très personnelles et jamais complètement objectives. Je ne prétends pas avoir la moindre réponse parfaite, ni même une réponse à peu près juste : je vous remercie cependant des vôtres, que je ne me permettrai pas de juger.
Merci à vous deux !

Merci Emmanuelle ! Il est vrai qu'il faut être prudent dans tous les sens de la question : ne pas conforter les stéréotypes, mais ne pas aller contre les désirs des élèves... Il me semble que c'est une question qui dépasse le strict cadre scolaire, bien que ce cadre soit approprié pour faire passer des messages d'égalité. En tous les cas, la prudence est primordiale, ainsi que vous le montrez avec votre expérience personnelle.

Merci de votre avis !