Débat sur l'éducation prioritaire, la carte scolaire, l'orientation

Bonsoir, je vous poste ici le sujet de sujet de Sibille afin que nous puissions en débattre.

Le e-débat se concentre sur ce que vous pensez de la capacité du système scolaire français à lutter contre les inégalités sociales.

De même, voici les questions liées aux documents:

1) Le but de l'éducation nationale est de réduire les inégalités sociales, mais clairement, l'assouplissement de la carte scolaire les renforce, alors faut-il la supprimer ou la rétablir et limiter les dérogations ?

2) Que pensez vous des mesures prises par le gouvernement en place pour rendre l'éducation prioritaire plus performante ?

3) Pensez vous que l'école participe à maintenir les inégalités sociales au moment de l'orientation ou encourage-t-elle les élèves à s'en affranchir ?

4) Selon vous, les mesures politiques pour réduire les inégalités sociales sont elles-efficaces ou au contraire renforcent-elles les inégalités et la stigmatisation ?

Le problème de l'assouplissement de la carte scolaire reste que les choix des familles ne se font plus seulement e fonction du lieu géographique mais aussi en fonction de critères sur la réussite, l'ambiance, la performance des établissements. Or, si le taux de réussite est accessible, généralement, tout ce qui concerne le cadre de l'établissement, la vie intérieure, les relations professeurs/élèves, l'ambiance au sein de l'établissement n'est souvent qu'une histoire de réputation (pouvant parfois même être fondée sur des rumeurs ou histoires anciennes).

Du coup, des établissements vont se retrouver discrédités à long terme (même si d'une année sur l'autre, d'une équipe à l'autre, d'une classe à l'autre, des différences peuvent être réellement perceptibles). De plus, l'affectation dans des établissement corrects pourraient aller en grandissant. Si le nombre de candidature dépasse les effectifs possibles dans l'établissement, des dossiers seront refusés. Ces élèves iront dans des établissements non désirés et percevrons alors leur lieu de scolarisation comme "mauvais, pourri, nul ..." ou serons perçu par les autres élèves comme des "ratés" qui n'ont pas pu entrer ailleurs.

La suppression de la carte scolaire entraine comme une "libéralisation" de l'éducation. Or, si cette libéralisation engendre de la concurrence, elle ne sera pas en mesure de réduire les inégalités sociales, donc pas en mesure de relever les élèves en difficultés, donc pas en mesure de réduire l'écart qu'ils ont avec les "élites" (la question des classes sociales est sous-jacente à ce problème).

Illustration par l'exemple : le collège où j'ai fait mon stage était la bête noire de Versailles, près de fermer tant les familles favorisées le fuyaient, et les élèves restants étaient peu nombreux et ingérables (se faisant une fierté d'être la terreur de la ville). Je crois que la persistance du collège a été du à une volonté politique forte. Rénovation des locaux + principale hors norme envoyée avec mission expresse de relever le défi de la mixité + volonté cohérente de tous les acteurs politiques, académiques ,... = création de classes "pôle espoir foot", partenariat avec l'Allemagne,... les élèves reviennent, le calme aussi, et tous progressent même si les écarts de niveau sont énormes. Donc les réussites, ça existe ! Je crois pour ma part pas mal à une certaine autonomie des établissements, qui permet des projets qui dynamisent toutes les équipes, et ne signifie pas forcément concurrence /... (la Finlande est un exemple d'autonomie incroyable des établissements scolaires)